Reims, Ville décorée de la Légion d’Honneur : décret historique


Le Président de la République française,

Sur le rapport du président du conseil, ministre de la guerre, et du ministre de l’intérieur.

Vu le décret organique de la Légion d’honneur du 16 mars 1852

Le conseil de l’ordre entendu :

Décrète :

Art. 1er — La croix de chevalier de la Légion d’Honneur est conférée à la ville de Reims pour le motif suivant : "ville martyre qui a payé de sa destruction la rage d’un ennemi impuissant à s’y maintenir. Population sublime qui, à l’exemple d’une municipalité modèle de dévouement et de mépris du danger, a montré le courage le plus magnifique en restant pendant plus de trois ans sous la menace constante des coups de l’ennemi et en ne quittant ses foyers que par ordre.
A montré dans l’avenir de la France une foi profonde, à l’exemple de l’héroïque Française, vénérée à Reims, dont la statue s’élève au cœur de la ville." (Croix de guerre),

Art. 2 — Le grand chancelier de la Légion d’Honneur est chargé de l’exécution du présent décret.

Fait à Paris, le 4 juillet 1919.
R. POINCARE
Par le Président de la République :
Le président du conseil, ministre de la guerre,
GEORGES CLEMENCEAU

Vu, pour exécution :
Le ministre de l’intérieur,
J. PAMS

Le grand chancelier de la Légion d’honneur,
Gal DUBAIL



Lorsque Jules César vint conquérir la Gaule septentrionale en 57 av. J.-C., Reims, alors connue sous le nom de Durocortorum, était habitée par une tribu gauloise, les Rêmes. Embellie de magnifiques monuments, la ville devint rapidement la capitale de la province de Gaule-Belgique et connut plusieurs siècles de prospérité. Siège d’un évêché dès 290, c’est à Reims, "ville sainte" que Saint Rémi baptisa Clovis en l’an 496. L’archevêque de Reims sacra 24 rois de France avec l’huile de la "Sainte Ampoule", la plus émouvante cérémonie étant celle du sacre de Charles VII en 1429, due au merveilleux courage de Jeanne d’Arc.

Vers le MF siècle, le travail de la laine permit à la ville de se développer : prospérité d’ailleurs accrue dès 1548 lorsque fut construite une université. A deux reprises déjà, en 1814 et 1870, Reims avait été envahie. Occupée de nouveau début septembre 1914, la ville fut reprise dès le 13 et resta dès lors dans les lignes françaises, ce qui ne l’empêcha pas, hélas, d’être écrasée par les obus, incendiée, en un mot détruite aux quatre cinquièmes. De superbes et irremplaçables monuments furent également fort mutilés : la porte Mars, splendide arc de triomphe romain du Ille siècle, ses hôtels, places et demeures, uniques joyaux témoins des siècles passés, l’abbatiale Saint-Rémi, bâtie en grande partie dans la première partie du XIe siècle et dont la longueur est égale à celle de Notre-Dame-de-Paris, enfin sa magnifique cathédrale Notre-Dame, chef-d’œuvre de l’art gothique, élevée d’un seul jet à partir de 1211 et d’une grande unité de style… Les richesses de Reims sont inépuisables, comment les citer toutes ? Comment aussi ne pas parler de son précieux nectar : le champagne délicatement soigné dans les magnifiques crayères gallo-romaines de la région.

C’est donc avec une certaine émotion que le 6 juillet 1919, le président de la République Raymond Poincaré remit la Croix de la Légion d’Honneur d’une part au drapeau des sapeurs-pompiers, d’autre part à cette vaillante cité.

"Reims est l’une des villes qui ont subi le plus douloureux supplice et qui ont gardé dans leurs épreuves le plus de constance et de fermeté."


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